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Libération

La Tchétchénie pacifiée au canon. Le président russe a annoncé un «plan de paix» pour dimanche.

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publié le 28 mars 1996 à 2h10

Moscou, correspondance

A quelques jours du «plan de paix» pour la Tchétchénie, promis par Boris Eltsine pour dimanche, Moscou a annoncé que ses troupes étaient entrées hier, «sans tirer», dans le village indépendantiste de Alkhazourovo, à 30 km au sud de Grozny, la capitale tchétchène. Un «accord de paix» aurait été signé avec les responsables locaux, tandis que des menaces de bombardement pesaient sur le bourg après le «nettoyage» de plusieurs villages voisins depuis une semaine.

Avant l'intervention de Eltsine, les troupes russes emploient tous les moyens pour obtenir un semblant de pacification dans la République. Mardi, Pavel Gratchev, le ministre de la Défense, avait précisé que les «combats cesseront après l'annonce du plan de paix». Selon Gratchev, «120 villages sur 300» ont déjà accepté le marché proposé par le gouvernement tchétchène prorusse de Dokou Zavgaïev, «mais, dans une vingtaine de villages, les groupes de bandits» ne se seraient pas encore soumis. Selon ce marché, les indépendantistes doivent quitter les localités une à une, pour éviter à ces dernières d'être bombardées. Il s'agit d'éviter aux civils le sort des habitants de Samachki. Ce village a été pris par les Russes après deux semaines de pilonnage et sert désormais d'exemple à ceux susceptibles de résister. Les bombardements aveugles y auraient tué 500 civils selon la radio Echo de Moscou.

Mais l'effet de ses «accords de paix», extorqués auprès de populations plutôt sympathisantes de la cause indépendan