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Libération

Eltsine resserre les liens de la CEIIl se pose en garant de la coopération et de l'influence russe.

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publié le 30 mars 1996 à 2h05

Moscou,

de notre correspondant De la pompe, du faste et les ors du Kremlin. Rien n'aura été négligé pour entourer de la plus extrême solennité la signature, vendredi, d'un accord de coopération économique entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizistan. La cérémonie aura même été retransmise en direct, par la télévision. Traitement exceptionnel assez peu en rapport avec la portée réelle d'un événement qui ne représente, somme toute, qu'une nouvelle étape dans un processus d'harmonisation des politiques financières et douanières de quatre pays, membres depuis cinq ans de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Mais pour Boris Eltsine, une petite séance de gonflette électorale est toujours bonne à prendre à moins de trois mois d'un scrutin délicat.

«Seuls ceux qui n'ont pas de coeur osent se lamenter sur la désintégration de l'URSS», a souligné le président russe, «seuls ceux qui n'ont pas de cervelle rêvent de sa restauration». La pique visait son principal adversaire, le candidat communiste. Gennadi Ziouganov avait ouvert la boîte de Pandore en faisant adopter le 15 mars par la Douma, une résolution déclarant «illégale» la dissolution de l'URSS en 1991.

Surfant sur la vague nostalgique qui semble séduire une part non négligeable de l'électorat, Boris Eltsine voudrait donc opposer «aux démagogues qui essayent de détruire les bases juridiques de la CEI» l'image d'un «homme politique responsable», construisant, «dans le respect de la souveraineté et de l'ind