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Eltsine «cesse le feu» en TchétchénieIl se dit prêt à accorder «un maximum d'autonomie» à cette république.

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publié le 1er avril 1996 à 4h48

Moscou,

de notre correspondant C'est un Boris Eltsine pontifiant qui a plaidé hier pour l'arrêt des combats en Tchétchénie. Avec la même force de conviction déployée, il y a quinze mois, pour justifier l'intervention musclée contre la petite république séparatiste du Caucase. Dans un discours télévisé, le président russe a décrété «l'arrêt des opérations militaires à partir du 31 mars à minuit». Les troupes fédérales devraient entamer rapidement un retrait «étape par étape», en commençant par «les régions calmes», selon «un calendrier déjà fixé» mais sur lequel le chef de l'État n'a donné aucun détail. Ce n'est certes pas encore la paix. Mais jamais le Kremlin n'avait poussé si loin l'ébauche de concessions aux rebelles. Outre que le mouvement de désengagement de l'armée russe n'est en rien conditionné à un désarmement des boïviki, les combattants indépendantistes, Eltsine s'est déclaré prêt à accorder «un maximum d'autonomie à la Tchétchénie, plus qu'à n'importe quelle autre république» de la fédération de Russie. Le Président est allé jusqu'à reconnaître que le général Djokhar Doudaïev, dénoncé jusqu'alors comme un terroriste ou un criminel, «jouit encore d'une autorité certaine, bien qu'en partie suspecte, parmi les Tchétchènes». Dès lors, il n'exclut plus d'ouvrir des négociations avec le chef rebelle «par médiateur interposé».

Eltsine a aussi mis le doigt sur «la principale pierre d'achoppement» à un accord durable, la question du statut de la république sécessionniste.