Moscou,
de notre correspondant Le cessez-le-feu annoncé en grande pompe par Boris Eltsine, dimanche soir, a déjà vécu. Toute la journée, hier, les forces russes ont pilonné les zones rebelles dans le sud-est de la Tchétchénie. De violents accrochages ont opposé les troupes fédérales aux combattants indépendantistes dans la région de Vedeno ainsi qu'autour du village d'Orekhovo. Plusieurs centaines de réfugiés fuyaient leurs maisons détruites par les obus à Drago pendant que les artilleurs s'enterraient à Benoï, investi dans la nuit. L'aviation a repris l'air, bombardant les bourgades de Bamout et Stary Artchoï.
Le général Stanislav Kondratev a justifié ces actions comme conformes à la clause du plan de paix dévoilé par le Kremlin qui prévoit que «des mesures adéquates» pourront être prises pour défaire «les terroristes». Et l'adjoint au commandant du corps expéditionnaire a précisé que «des opérations spéciales» se poursuivraient contre «les formations de bandits». Dans le même temps, à Moscou, le général Vladimir Semienov, chef de l'armée de terre, indiquait que le retrait des ses unités ne commencerait pas avant la fin du mois d'avril, dépendant de «la situation en Tchétchénie».
Dans un entretien accordé à l'agence de presse azerbaïdjanaise Touran, le président indépendantiste Djokhar Doudaïev a déploré qu'en dépit des assurances de Boris Eltsine, «nous (n'ayons) pas même vu l'ombre d'un cessez-le-feu. Nous sommes sûrs que Moscou n'est prêt à aucune véritable négociation et