Kigali, envoyée spécial
Vice-président et ministre de la Défense du Rwanda, Paul Kagame défend ses troupes contre des attaques qu'il assimile à un complot contre le gouvernement rwandais à qui, estime-t-il, il faut surtout laisser le temps de réorganiser le pays et d'assurer la sécurité nationale.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme accusent votre gouvernement, et notamment l'Armée patriotique rwandaise (APR), d'assassinats et d'arrestations arbitraires. Qu'en est-il?
Les assassinats dont parlent ces organisations n'ont pas tous la même cause. Il peut s'agir de vengeances individuelles contre des personnes suspectées de génocide. Ces meurtres, même si je ne les approuve pas, ne peuvent pas être considérés, dans le contexte actuel, comme des crimes ordinaires. D'autres crimes, dont je m'étonne qu'on ne parle jamais, sont ceux des milices qui s'infiltrent du Zaïre ou de la Tanzanie pour réduire au silence les témoins du génocide. Ces actions visent également des conseillers communaux ou des bourgmestres, et font partie d'une campagne d'intimidation destinée à déstabiliser le gouvernement. Enfin, il arrive que des malfaiteurs soient tués au cours d'accrochages avec notre armée. Dans ces groupes de 20 ou 30 personnes, certains sont armés, d'autres non, et dans la confusion, des civils non armés peuvent être tués, ce qui est parfois mal interprété quand on retrouve leurs corps.
Vous affirmez donc que ces accusations sont fausses?
Absolument. Des soldats de l'APR