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Libération

Risque d'embrasement général au Liberia. La faction de l'ethnie khran détient 600 otages dans une caserne de Monrovia.

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publié le 10 avril 1996 à 4h24

Sur les hauteurs de Capitol Hill, leur villa se trouve à un jet de

pierre de la présidence et juste au-dessus du camp d'entraînement de Barclay, en fait un immense casernement militaire au coeur de Monrovia. Depuis le début de la guerre civile au Liberia, il y a presque six ans, Giampaolo et Monica Maconi n'ont jamais abandonné leur maison, même pas à l'été 1990, lorsque le palais présidentiel était pilonné et qu'il avait fallu se défendre, l'arme à la main, des combattants-pillards. Mais hier, joint par téléphone, le couple italien, terré dans ses murs depuis vendredi dernier, ne tenait plus que par l'espoir d'une hypothétique évacuation. «Il y a plus de cinquante réfugiés chez nous, dont beaucoup d'enfants, certains malades, a expliqué Monica. On n'a plus d'eau et presque plus rien à manger. J'espère qu'on sera sauvés par les Américains.»

Il faudra, pour le moins, patienter. Hier, vingt-cinq experts militaires américains sont arrivés à Monrovia, par hélicoptère, depuis la Sierre Leone voisine. C'est eux qui devront décider si, quand et comment, 470 Américains, une poignée de diplomates étrangers, 233 fonctionnaires des Nations unies, dont 90 observateurs de la paix conclue en août dernier, seront évacués. Après quatre jours de combats aussi intenses que confus, environ 1.200 Libanais songent également qu'à partir, tout comme quelque 10.000 Libériens, agglutinés autour de l'ambassade américaine et des bâtiments de l'ONU à Mamba Point, la presqu'île résidentielle de la capit