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Libération

Américains et étrangers évacués du Liberia

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publié le 11 avril 1996 à 4h20

Les étrangers partent, les Libériens rafistolent une paix qui, moins que jamais, ne fait illusion. Hier, malgré une nette accalmie dans les combats interfactionnels qui ravagent la capitale depuis vendredi, l'évacuation d'environ 450 Américains et, accordée au «cas par cas», de 320 étrangers d'une douzaine d'autres nationalités, s'est poursuivie. Entreprise mardi soir, l'opération est assurée par une noria d'hélicoptères qui se posent dans le jardin de l'ambassade américaine à Monrovia. Amenés à Freetown, la capitale de la Sierra Leone voisine, les évacués sont ensuite acheminés, à bord de gros porteurs, à Dakar, au Sénégal, d'où ils devraient partir pour les Etats-Unis.

A Monrovia, notamment dans le quartier résidentiel de Mamba Point, où se trouvent la plupart des ambassades et bureaux des organisations humanitaires, les combats à l'arme lourde avaient cessé hier, les coups de feu sporadiques étant le fait de tireurs isolés. Dans la nuit, un porte-parole de la Force ouest-africaine d'interposition (Ecomog) avait annoncé une trêve conclue entre le «général» Roosevelt Johnson, menacé d'arrestation, et les autres chefs de faction. Au terme de l'accord, Johnson se rendrait aux Casques blancs de l'Ecomog en échange d'un sauf-conduit et d'une garantie de ne plus être poursuivi. Responsable d'affrontements meurtriers en province, en décembre, puis, en mars, d'un assassinat devant sa maison à Monrovia, Roosevelt Johnson, de l'ethnie krahn, avait été limogé du gouvernement. Vendred