Les Sud-Coréens doivent procéder aujourd'hui au renouvellement de
leur Parlement, dans un climat de forte tension militaire avec la Corée du Nord. A vingt mois de la prochaine élection présidentielle, ces législatives étaient censées entraîner une forte redistribution des forces politiques, au sud de la péninsule. Mais les menaces militaires agitées depuis la semaine dernière par le Nord risquent d'avoir une influence déterminante sur ce scrutin, en apportant un soutien inattendu au Parti de la Nouvelle Corée (NKP), la formation du président, Kim Young-sam.
Jusqu'au début du mois d'avril, les sondages laissaient entendre que le NKP ne parviendrait pas à retrouver ses 150 sièges sortant, après une succession de scandales et d'arrestations dans le cadre de la campagne anticorruption engagée par le chef de l'Etat fin 1995. Le mois dernier, un collaborateur du Président avait été arrêté, accusé d'avoir touché plus de 3,5 millions de dollars de pots-de-vin (environ 18 milliards de francs). Deux anciens présidents, les généraux à la retraite Roh Tae-woo et Chun Doe-hwan, qui avaient permis la victoire de Kim Young-sam en 1992, ont également été arrêtés. Ces derniers jours, l'opposition a accusé la majorité de chercher à capitaliser l'inquiétude suscitée par la Corée du Nord.
Jeudi dernier, Pyongyang a annoncé qu'il cessait unilatéralement d'observer les règles de l'accord d'armistice signé, en 1953, à la fin de la guerre civile, qui a entraîné une partition de la péninsule le long du