Madrid, de notre correspondant
L'Espagne s'installe dans le provisoire. Six semaines après les élections générales, Felipe Gonzalez, le perdant, est toujours aux commandes. «Superprovisoire» l'ont surnommé les Guignols locaux. Le roi Juan Carlos a commencé les consultations formelles des présidents de tous les groupes parlementaires. Après ce passage obligé prévu par la Constitution, le monarque proposera, pour assurer la présidence du gouvernement, le nom de José Maria Aznar, le leader du Parti populaire (PP), vainqueur des élections d'une courte tête. Mais la date du vote d'investiture à la Chambre n'a toujours pas été fixée par le «perchoir», tenu par le PP. José Maria Aznar attend d'être sûr de remporter la mise sans accrocs. Il doit convaincre Jordi Pujol, le leader des nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CiU), de lui «prêter» ses seize députés pour atteindre la majorité suffisante. Apparemment, les négociations n'avancent pas. C'est en tout cas ce que soutient Jordi Pujol quand il reçoit dans sa forteresse de la Generalitat, le siège du gouvernement autonome catalan.
Le vieux renard souffle le chaud et le froid, peut-être pour faire monter les enchères. «A la date d'aujourd'hui, rien ne nous permet de prendre une décision. Nous avons reçu peu de propositions du Parti populaire, et elles ne sont guère positives de notre point de vue.» Les cloches du PP rendent un autre son: «Les éléments de base existent pour atteindre un accord dans les prochains jours», aff