Dix ans après le plus terrible accident de l'histoire du nucléaire, Tchernobyl reste un redoutable anniversaire à commémorer, notamment pour l'Agence internatio- -nale pour l'énergie atomique (AIEA), qui, en 1991, avait fortement sous-estimé les risques liés aux radiations. La réunion de Vienne, qui s'est tenue cette semaine à l'invitation de l'AIEA, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Commission européenne en présence d'un millier de chercheurs et de politiciens, a montré que des divergences, tant politiques que scientifiques, subsistent quant aux leçons à tirer de Tchernobyl.
La présidente de la conférence, Angela Merkel, ministre allemand de l'Environnement, a constaté que, «en dépit des négociations intenses menées à Vienne, il y a risque de conflit entre l'Est et l'Ouest» sur l'opportunité de fermer les centrales nucléaires dangereuses du type de celle de Tchernobyl (RBMK). «Des améliorations ont été accomplies, mais elles ne répondent pas aux normes de sécurité internationales. A mon sens, il faudrait fermer le plus rapidement possible ces centrales», a précisé Angela Merkel. Le bras de fer entre Occidentaux et Russo-Ukrainiens s'inscrit dans la perspective du marchandage attendu la semaine prochaine à Moscou, lors du sommet sur l'environnement du G7. Les ex-Soviétiques exigent de 2 à 4 milliards de dollars de l'Occident pour fermer les centrales.
Le bilan scientifique de Vienne a surtout brillé par le peu d'enseignement clair tiré des innombrables étud