Au moment où les Etats-Unis, longtemps la puissance tutélaire du
Libéria, ne songent qu'à évacuer au plus vite tous les étrangers, où les Nations unies, dont les 90 «observateurs militaires» ont abandonné leur poste dès les premières heures, se contentent de réclamer le «retour au calme» à Monrovia, une délégation ghanéenne négocie un nouveau cessez-le-feu entre les différentes factions. Arrivés dans la capitale libérienne jeudi soir, les émissaires de Jerry Rawlings, l'actuel président de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeo) qui maintient au Libéria une force d'interposition d'environ 8.000 «casques blancs», a rencontré hier les cinq chefs de guerre qui, depuis septembre, siègent au Conseil d'Etat, la présidence collégiale mise en place en attendant la tenue d'élections.
Le président ghanéen semble bien seul à croire à une solution négociée. Hier, les Etats-Unis, qui ont déjà évacué 947 étrangers, dont 138 Américains, ont annoncé qu'ils dépêchaient au large du Libéria deux navires de guerre supplémentaires. Dans quelques jours, ils devraient ainsi disposer de cinq bâtiments et d'une noria d'hélicoptères. Egalement hier, de plus en plus aux prises avec des combattants-pillards ivres morts, les derniers membres d'organisations humanitaires ont décidé de partir. En raison de la «violence extrême» et en l'absence d'une «autorité ayant le pouvoir et la volonté de faire respecter les règles essentielles de comportement lors d'un conflit», même la Croi