Madrid, de notre correspondant
Le chef d'entreprise basque José Maria Aldaya, enlevé par l'ETA il y a près d'un an, a été relâché dans la nuit de samedi à dimanche. Ce fut l'enlèvement le plus long jamais réalisé par l'organisation séparatiste basque, mais aussi celui qui a provoqué la plus importante vague de protestations anti-ETA au Pays basque même.
José Maria Aldaya, propriétaire d'une petite entrepri- -se de transports de San Sebastian qui compte une vingtaine d'employés, avait été enlevé au matin du 8 mai 1995. Son «arrestation», selon le communiqué de l'ETA, était due à son refus de payer «l'impôt révolu- -tionnaire», le racket auquel sont soumis régulière- -ment les entrepreneurs basques.
José Maria Aldaya a passé trois cent quarante et un jours coupé du monde dans une cellule de quelques mètres carrés, malgré les fouilles intenses de la police dans la campagne basque. Il a été relâché à 1h30 hier matin, dans une région montagneuse de Guipuzcoa, le département de San Sebastian, avant d'être recueilli par la police, avertie par un coup de téléphone anony- -me. «Il est fatigué, ce qui est normal après ce qu'il a subi, mais son état de santé physique et psychique est apparemment bon», déclarait hier un porte-parole de la famille. Celle-ci a vraisemblablement payé sans l'avouer, de peur d'être accusée de collaboration avec le terrorisme une rançon de 2 à 4 millions de francs.
Le paiement aurait eu lieu il y a plusieurs mois déjà, mais l'ETA avait décidé de prolonger le