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Libération

Le pape prêche la paix en terre islamique. En visite à Tunis, hier, Jean Paul II a appelé au dialogue islamo-chrétien.

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publié le 15 avril 1996 à 4h10

Tunis, envoyée spéciale

Il s'avance, un peu tremblant dans le soleil. Les dra- -peaux claquent au vent. Au loin, on entend des you- -yous, que lui ne semble entendre. Il lève une main, tout doucement. Dimanche, le pape était à Tunis. «Un voyage classique d'une journée pour visiter la commu- -nauté chrétienne», explique le Vatican. Mais les tensions, dans cette zone de la Méditerranée, ont donné à sa visite un couleur bien plus politique que religieuse. Et si ce voyage est le second entrepris par le pape dans un pays musulman de langue arabe, c'est la première fois qu'il s'y rend depuis que des religieux chrétiens sont ouvertement la cible de groupes islamistes extrémistes en Algérie.

Dès les premiers pas de Jean Paul II dans la cathédrale de Tunis, les ombres de sept hommes aux noms inconnus le suivent, ces religieux français enlevés il y a trois semaines en Algérie et dont on est toujours sans nouvelles. Pour la première fois, le pape évoque les séquestrés. «Alors que je me trouve au Maghreb, ma pensée se tourne d'abord vers les sept frères trappistes du monastères de Notre-Dame de l'Atlas; eux qui généreusement veulent être les témoins de Dieu dans l'absolu de Dieu au milieu de leurs frères (...) Que Dieu soutienne l'espérance de l'Eglise dans ce pays et conduise le peuple algérien sur le chemin de la paix et de la réconciliation.» Puis plus tard à l'évêché: «Nul ne peut tuer au nom de Dieu. Malgré les difficultés et les incompréhensions, allez à la rencontre de vos frères