Séoul, envoyée spéciale
A quelques heures de l'arrivée du président Clinton en Corée, le nord et le sud de la péninsule ont joué, chacun à sa manière, sur les notes de la guerre psychologique. Il était juste 14 heures hier à Séoul, lorsque soudain, du fond des métros au sommet des gratte-ciel, les innombrables haut-parleurs répartis dans la capitale sud-coréenne ont retenti de la même sirène d'alerte. Couvrant la sonnerie, une voix masculine et ferme a ordonné aux habitants de se rendre immédiatement aux abris. En l'espace de dix minutes la vie s'est arrêtée. Sans panique, dans une parfaite organisation, les habitants des 38 principales villes sud-coréennes ont interrompu momentanément toutes leurs activités en extérieur pour suivre les plans d'évacuation, simulant une attaque aérienne venue de Corée du Nord. Un exercice quasi routinier pour les Sud-Coréens. Tous les quinze du mois, un entraînement de ce type est organisé. Histoire de maintenir les réflexes... Ces dernières années, néanmoins, les exercices se limitaient à quelques quartiers, immeubles ou écoles. L'entraînement de lundi était le premier d'une telle ampleur depuis la dernière crise entre les deux Corées, en juin 1994.
Célébration. Au même moment, de l'autre côté de la frontière, Pyongyang organisait une énorme fête «spontanée» pour célébrer les quatre-vingt-quatre bougies du défunt «grand leader» Kim Il Sung. Une manifestation montrée par la télévision nord-coréenne et révélatrice des anachronismes de ce régime,