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Libération

La droite ultra bloque la révision de la Constitution au Chili

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publié le 16 avril 1996 à 4h06

La vieille garde pinochètiste a torpillé, la semaine dernière, au

Sénat, le projet de démocratisation des institutions conçu en août dernier par le président démocrate-chrétien Eduardo Frei. Votant systémati- -quement contre toutes les propositions gouvernemen- -tales, une minorité de parlementaires ultraconserva- -teurs a empêché que les réformes constitutionnelles obtiennent le quorum requis pour leur approbation.

Pièce maîtresse du régime militaire, la Constitution de 1981 a été substantiellement révisée en 1989, quelques mois avant que les forces armées ne regagnent leurs casernes. Le toilettage que le chef de l'Etat appelait de ses voeux visait à effacer les derniers traits autoritaires de la loi fondamentale, en ce qui concerne la composition du Conseil constitution- -nel et du Conseil national de sécurité, où les généraux se sont arrogé un droit de regard sur les affaires publiques. L'exécutif souhaitait aussi supprimer les «sénateurs désignés» par les précédentes autorités, tous très à droite, afin que le suffrage universel élise intégralement la Chambre haute.

Du moins, l'initiative présidentielle a-t-elle présenté l'avantage de diviser profondément le camp conserva- -teur, à commencer par le principal parti d'opposition, Rénovation nationale, écartelé entre une majorité favorable aux réformes et les grognards antiréformistes, retranchés au Sénat. Des mois de tractations n'ont rien pu y faire: le projet était mort-né dès lors qu'il se heurtait à l'opposition irréductib