Conséquence de la nouvelle donne politique, l'Espagne, suivant
l'exemple français, pourrait s'acheminer vers une armée de métier. Selon le quotidien El Pais, les conservateurs du Parti populaire (PP), vainqueur des élections du 3 mars, et leurs probables futurs alliés au Parlement, les nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CiU), seraient parvenus à un accord pour supprimer à terme d'ici six ans le service militaire obligatoire. «Il ne faut pas trop s'avancer, aucune décision ne sera prise dans l'immédiat», précise un porte-parole du PP. «La suppression du service militaire est un des thèmes centraux de notre programme électoral», rappelle CiU, qui se refuse à confirmer cet accord tant que les négociations globales n'auront pas abouti. Le PP, quant à lui, proposait dans un premier temps une réduction du service militaire de neuf à six mois, et évoquait la possibilité «à long terme» d'une armée de métier, «si l'évolution de la société le permet».
Selon El Pais, la décision récente de Chirac de transformer l'armée française aurait aidé à vaincre les dernières réticences au sein du PP. Quoi qu'il en soit, le sujet n'est pas de ceux susceptibles de bloquer le «pacte» actuellement négocié entre le PP et CiU pour permettre l'investiture de José Maria Aznar. Une majorité d'Espagnols sont favorables à la suppression du service obligatoire. Depuis plusieurs années, le taux de progression du nombre d'objecteurs de conscience est le plus élevé d'Europe. Dans sa quasi-totali