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Libération

Trois urgences pour sortir de la criseLe prochain gouvernement doit réformer la constitution, normaliser le fonctionnement de la justice et assainir les finances publiques.

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publié le 22 avril 1996 à 3h52

Rome, de notre correspondant Le vainqueur des législatives n'aura pas forcément le sourire. Le leader appelé à former le nouveau gouvernement et la majorité ­ de centre droit ou de centre gauche ­ qui le soutiendra héritent en effet d'une situation inextricable. Depuis que l'ancien régime des partis s'est effondré sous les coups de boutoir de la magistrature, l'Italie est toujours «au milieu du gué». Rien n'est pire qu'une «révolution à moitié» et le nouvel exécutif devra dans les prochains mois réformer la Constitution, revenir à un fonctionnement normal de la justice et surtout assainir les finances publiques. C'est sans doute la dernière chance de l'Italie pour rester en première division dans l'Europe de Maastricht.

Une grande occasion a été perdue au début de l'année, quand les principaux partis avaient accepté de s'asseoir autour d'une table pour trouver un accord sur la réforme des institutions. L'échec des tractations n'a laissé d'autre issue que la dissolution du Parlement et le recours, pour la troisième fois en quatre ans, à des législatives anticipées. De l'avis général, c'est de là qu'il faudra repartir.

Il sera cependant très difficile de renouer le dialogue. La campagne électorale a exacerbé les esprits, poussé les deux camps à raidir leur position. En février, le centre droit était prêt à accepter la loi électorale ­ scrutin majoritaire à deux tours ­ souhaitée par le centre gauche. En échange, il avait reçu du PDS, le parti le plus influent du camp adverse, un