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Libération

«Visite privée» à Paris du président zaïrois MobutuIl devrait être reçu par Jacques Chirac cette semaine.

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publié le 22 avril 1996 à 3h29

Celui qui préside depuis plus de trente ans aux destinées du Zaïre,

l'un des rares chefs d'Etat africains à n'avoir été balayé ni par un coup d'Etat ni par la démocratisation, atterrit aujourd'hui à l'aéroport du Bourget et devrait être reçu cette semaine par Jacques Chirac. «Visite privée», assure-t-on prudemment au Quai d'Orsay. C'est que, après la visite controversée du Premier ministre chinois Li Peng, il y a une dizaine de jours, celle du président Mobutu Sese Seko a des chances d'être considérée comme un quitus de plus à des régimes qui ne brillent pas par leur respect des droits de l'homme.

Dans un rapport publié en janvier, la Fédération internationale des droits de l'homme dénonce en effet un régime «vide de droit»: le Zaïre n'a toujours pas de Parlement élu, des «services», civils ou militaires, prolifèrent et rendent justice sans contrôle judiciaire, les arrestations arbitraires et détentions illégales sont toujours légion. «Le secret de cette visite montre à quel point Jacques Chirac en sent lui-même le caractère insupportable», dénonce Me Henri Leclerc, président de la Ligue des droits de l'homme, qui demande que «la France clarifie sa politique africaine».

Les retrouvailles franco-zaïroises, après plusieurs années d'interdiction de séjour sur le territoire français, datent du sommet de Biarritz, en novembre 1994. Mis en quarantaine, y compris par les Etats-Unis et la Belgique, menacé de la saisie de ses biens qu'il a tendance à confondre avec ceux de la nation, le