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Libération

Au Paraguay, le Président échappe à un coup d'Etat

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publié le 24 avril 1996 à 3h46

C'est à la marine d'un pays sans aucun accès à la mer, que le

président du Paraguay, Juan Carlos Wasmosy, doit d'avoir surmonté une tentative de putsch. Il avait été, en août 1993, le premier chef d'Etat civil démocratiquement élu après un demi-siècle de dictatures militaires. Il a failli être renversé lundi soir par une rébellion déclenchée par le général Lino César Oviedo, chef de l'armée de Terre, furieux d'avoir été admis d'office à une retraite anticipée. On ignorait encore hier soir les péripéties de la tentative de coup d'Etat, mais elle n'a pris à aucun moment une ampleur tangible. Radios et télévisions diffusaient sans contrainte, et l'aéroport d'Asuncion est resté ouvert. Wasmosy, qui avait trouvé refuge dans la caserne de l'infanterie de marine, a regagné en hélicoptère, à la mi-journée, le palais présidentiel, accompagné de l'ambassadeur des Etats-Unis et fort du soutien des chefs de la marine et de l'armée de l'Air.

Visiblement sur la défensive, le général Oviedo, 53 ans, était alors retranché au siège du premier corps d'armée de l'armée de Terre, à la sortie d'Asuncion. Bien qu'il eût déclaré qu'il n'abandonnerait pas son commandement, même si cela devait conduire à un bain de sang, il avait engagé des négociations avec des représentants de la présidence. Le ministre des Affaires étrangères Ramirez Boettner s'affichait confiant: «Oviedo va s'exécuter. Il n'y a aucun mouvement armé, et nous sommes convaincus que demain il abandonnera tranquillement son commandeme