Pékin,
de notre correspondante La mise en place d'un «téléphone rouge» reliant directement les chefs d'Etat russe et chinois devrait être décidée à l'occasion du voyage officiel que Boris Eltsine amorce aujourd'hui à Pékin. Cette petite décision en dit long sur le nouveau climat visant à renforcer les liens politiques et économiques que Pékin et Moscou tentent actuellement d'établir.
Signe de la détermination du gouvernement chinois, tous les médias ont commencé, avant même l'arrivée du président russe, à souligner «la grande importance pour les deux pays de la visite, longtemps attendue, de Boris Eltsine en Chine». Le chef d'Etat russe, qui devait initialement venir fin 1995, avait dû reporter sa visite en raison de ses problèmes de santé. «Pékin souhaite utiliser la venue de Boris Eltsine comme un instrument de propagande alors que les relations sont très tendues entre la Chine et les Etats-Unis», explique un analyste russe. Mais, sur le fond, les diplomates estiment qu'il y a peu de chances de voir se reconstituer un axe Moscou-Pékin aussi imbriqué que dans les années 50, lorsque le «grand frère soviétique» contribuait à la planification et à l'édification de la Chine maoïste. D'autant que la méfiance, héritée des trente années de gel des relations et parfois de conflits armés sur la frontière entre les deux pays, demeure présente. De son côté, Moscou voit dans le développement des liens avec la Chine «le moyen de répondre à l'avancée vers l'est de l'Otan», reprend l'analys