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Libération

Moscou-Pékin à l'heure du partenariat stratégiqueL'engagement constructif entre les deux voisins vise à contrecarrer l'influence des Etats-Unis.

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publié le 26 avril 1996 à 3h41

Pékin,

de notre correspondante La Chine et la Russie sont en train d'établir un «partenariat stratégique» qui devrait se développer au cours du XXIe siècle, pour contrebalancer la domination américaine sur les affaires du monde. Cet «engagement constructif» entre une Russie en proie aux incertitudes politiques et économiques et la puissance montante chinoise risque d'avoir, si elle se confirme, une incidence fondamentale sur la géopolitique de l'après-guerre froide. Elle constitue l'acquis le plus décisif du voyage que le président russe Boris Eltsine effectue cette semaine en Chine. Refusant le terme d'«alliance», chargé de trop d'allusions historiques, Russes et Chinois ont précisé que ce «partenariat» n'est pas fondé sur l'idée de confrontation et n'est dirigé contre aucun pays tiers. Mais les termes du communiqué commun, qui condamne «l'hégémonisme» et la «politique de puissance qui impose de manière répétée des pressions sur d'autres pays», destine le message d'une manière à peine déguisée aux Etats-Unis. Pékin et Moscou sont aussi convenus d'installer une ligne spéciale entre les deux gouvernements ­ alors même que les négociations sur l'installation d'un «téléphone rouge» entre Pékin et Washington sont, elles, au point mort depuis plusieurs mois.

«Quatre points essentiels constituent le fondement de notre relation», a déclaré le président chinois Jiang Zemin, qui s'est entretenu pendant deux heures avec Boris Eltsine: «La stabilité et la confiance sur nos frontières, l