Rome,
de notre correspondant Dix jours après la défaite du 21 avril, la droite italienne donne l'impression d'un boxeur sonné. Dans les sièges de parti, où l'on essaie de comprendre les raisons de l'échec, commencent les règlements de comptes et les nerfs sont à fleur de peau. Lors d'une émission télévisée, le philosophe Buttiglione, un des leaders de l'ancienne droite démocrate-chrétienne et connu pour ses bonnes manières, a refusé le débat contradictoire avec ses adversaires et quitté le plateau. La perspective de bâtir un seul parti libéral conservateur a volé en éclats avec la défaite. Certains modérés n'attendent que le moment opportun pour céder à la tentation de passer dans le camp des gagnants. Le 9 mai, quand le nouveau Parlement tiendra sa première séance, la droite devra décider si elle accepte ou non la présidence de l'une des deux chambres sans doute le Sénat que le centre gauche, pourtant majoritaire, lui propose dans un souci d'équilibre. C'est un dilemme pour le Pôle de la liberté et en premier lieu pour Forza Italia, le principal parti de la coalition de centre droit, dont le leader, Silvio Berlusconi, n'a toujours pas clairement choisi entre deux attitudes, la modération et la volonté de dialogue d'une part, l'ultralibéralisme et l'opposition sans concessions de l'autre.
A peine connu le résultat des élections législatives, Berlusconi avait plongé dans une véritable dépression. Un moment il a même envisagé de mettre un terme à son engagement en politique,