Rio,
de notre correspondant Le premier épisode d'un feuilleton judiciaire qui promet d'être long a pris fin mardi avec la condamnation du policier militaire Marcos Vinicius Emmanuel à trois cent neuf ans de réclusion par la cour d'assises de Rio . Impliqué dans le meurtre de huit enfants des rues, survenu le 23 juillet 1993 près de l'église de la Candelaria, dans le centre de Rio, l'accusé était passé la veille aux aveux, à la stupéfaction de son avocate. La somme des peines retenues après 14 inculpations de Marcos Vinicius Emmanuel totalise trois cent neuf ans, mais l'accusé ne fera que trente ans de réclusion, le maximum établi par le code pénal brésilien qui ne prévoit pas la peine de mort. Cependant, le verdict n'a pour l'heure qu'une valeur symbolique: le code pénal brésilien garantit en effet la révision du procès dès que la peine prononcée excède dix-neuf ans de prison.
Annonçant le verdict après plus de quatre heures de délibéré, le président du tribunal, Jose Geraldo Antonio, a déclaré avoir rejeté les circonstances atténuantes avancées par certains des sept jurés (quatre hommes et trois femmes) en faveur du policier, d'origine française par sa grand-mère. «Il est barbare d'exterminer aussi cruellement des enfants démunis et déjà marginalisés», a-t-il affirmé.
Les circonstances du «massacre de la Candelaria» suscitent une kyrielle d'interrogations en raison des témoignages contradictoires. Voilà une semaine, la thèse de l'accusation reposait pour l'essentiel sur les af