Genève, de notre correspondant
La conférence sur les mines s'est conclue hier à Genève par l'adoption par 57 pays d'un protocole amendé à la Convention sur les armes classiques. Le président de la conférence, le Suédois Johan Molander, a constaté que le texte adopté était «le plus petit commun dénominateur dans la recherche d'un consensus». En voici les principaux points: Le texte prévoit de réduire la durée de vie des mines, qui devront être détectables et seront munies d'une double sécurité les empêchant d'être actives plus de cent vingt jours après leur pose. Mais les pays disposeront de neuf ans pour se conformer à ces nouvelles dispositions, après l'entrée en vigueur du protocole.
Le document prévoit des rencontres annuelles des pays parties, mais laisse à chaque Etat la responsabilité de prévenir et de réprimer les violations, et surtout ne prévoit aucun dispositif international de vérification.
Président de Handicap international, Philippe Chabasse explique pourquoi il juge cet accord «honteux».
Pourquoi la conférence de Genève est-elle, selon vous, un échec?
Nous sommes venus ici sans illusion, mais nous espérions que des mesures minimales seraient adoptées, telles que l'interdiction de la non-détectabilité des mines, l'établissement d'un mécanisme de contrôle et de sanctions, l'extension de la Conven-tion internationale aux conflits internes. A la place, qu'avons-nous eu? Les pays se sont donné une dizaine d'années supplémentaires pour procéder à la détectabilité des