Santiago, de notre correspondant
Quatorze ans après la guerre des Malouines, la récente visite officielle à Londres d'Eduardo Duhalde, gouver- -neur de la province de Buenos Aires, témoigne du réchauffement des relations entre le Royaume-Uni et l'Argentine. Mais ce voyage promotionnel du «candidat naturel» péroniste à l'élection présidentielle de 1999 s'inscrit aussi dans la petite guerre qui l'oppose, depuis le début de l'année, au chef de l'Etat.
Car au présidentiable en train de polir son image, les inconditionnels de Carlos Menem font périodiquement savoir qu'un troisième mandat de leur champion serait on ne peut plus bénéfique pour le pays. Il faudrait pour cela réformer la Constitution: qu'à cela ne tienne! Un pacte scellé entre Menem et l'ancien président radical, Raul Alfonsin, avait permis de réviser la loi fondamen- -tale afin d'ouvrir la voie à la réélection du chef de l'Etat en 1995. Alors, pourquoi ne pas imaginer un second toilettage institutionnel?
L'affaire s'annonce cette fois plus délicate, observe l'analyste politique Rosendo Fraga, «puisque le parti justicialiste (péroniste) n'a pas la majorité des deux tiers au Congrès,requise pour réformer la Constitution, et qu'un bon tiers des députés justicialistes sont d'obédience duhaldiste». De plus, près de la moitié de la population du pays se concentre dans la province de Buenos Aires dont le gouverneur dispose d'un fonds spécial dit «de réparation historique», une énorme tirelire de 700 millions de dollars annuel