Cet après-midi, le roi du Maroc est attendu à Paris pour une visite
d'Etat de deux jours, sa première venue officielle en France depuis une décennie. Après les deux septennats de François Mitterrand et la «brouille» provoquée, en 1990, par la parution du livre Notre ami le roi de Gilles Perrault, c'est dans les fastes protocolaires que, selon l'expression de Jacques Chirac, «la reprise des relations à un niveau qu'elles n'auraient jamais dû quitter» sera scellée. Dès 18 heures, le président français recevra Hassan II pour un entretien en tête à tête à l'Elysée. Puis, ce soir, les deux chefs d'Etat se retrouveront dans le cadre d'un dîner «familial», Jacques Chirac en présence de son épouse et de sa fille Claude, le souverain chérifien accompagné de son fils cadet, Moulay Rachid, et de Lalla Meryem, sa fille aînée.
Le prince héritier Sidi Mohammed ne fera pas le voyage de Paris, initialement prévu pour novembre dernier mais reporté en raison d'une «affectation respiratoire» du roi qui, depuis, s'est arrêté de fumer. De même, le ministre marocain de l'Intérieur, Driss Basri, ne fera pas partie de la délégation marocaine, composée de cinq autres membres du gouvernement. Une façon de signaler que ni la succession du monarque, âgé de 66 ans, ni les problèmes liés au trafic de drogue ne devraient être évoqués.
L'opposition marocaine à Paris et plusieurs associations pour la défense des droits de l'homme comptent protester contre la venue de Hassan II qui, demain, s'adressera à l'Asse