La Russie a décidé hier d'expulser plusieurs diplomates britanniques
accusés d'espionnage, un geste d'une sévérité exceptionnelle. La Grande-Bretagne a évidemment très mal pris la nouvelle. Qualifiant ces accusations de «totalement injustifiées», Londres menace Moscou d'«une réponse appropriée», selon un communiqué rendu public à l'issue d'une rencontre entre le Premier ministre John Major et son ministre des Affaires étrangères, Malcom Rifkind.
Selon le FSB (ex-KGB), «une série d'agents spéciaux britanniques travaillant sous couvert de l'ambassade» auraient entretenu des relations avec un «agent» de citoyenneté russe. Peu de temps auparavant, le FSB avait annoncé l'arrestation d'un citoyen russe pris en «flagrant délit, alors qu'il était en communication avec le centre des services spéciaux de la Grande-Bretagne». Le ressortissant russe avait, selon le FSB, un «accès direct à des dossiers secrets et transmettait des informations politiques et à caractère militaire et stratégique». Le FSB prétend en outre avoir retrouvé un «équipement d'espion» chez l'agent qui aurait avoué ses activités. Il serait accusé de haute trahison, un crime passible de la peine de mort.
Fréquentes à l'époque du rideau de fer, «les expulsions pour espionnage étaient non seulement devenues exceptionnelles, mais elles se faisaient également dans la discrétion», relève un diplomate à Moscou, ajoutant «que ce geste est porteur d'une grave crise diplomatique».
La Grande-Bretagne, avant de réagir plus avant, v