En lui livrant «quelques réflexions sur l'évolution des
institutions», le roi du Maroc, Hassan II, s'est adressé hier à l'Assemblée nationale à l'occasion d'une visite boycottée par le groupe communiste et une grande majorité des députés socialistes. Applaudi à son arrivée dans l'hémicycle par les parlementaires de la majorité debout, le souverain marocain, en visite d'Etat en France, a qualifié les Constitutions successives, en France et au Maroc, «non pas de modèles mais d'expériences». Une façon élégante d'affirmer, en filant une métaphore vestimentaire, que chaque pays avait droit à une constitution «taillée sur mesure», sans que cela exclût «une communauté de valeurs» comprenant, selon Hassan II, «le principe démocratique et le respect des droits de l'homme». Les députés français pouvaient difficilement attendre davantage d'un monarque de droit divin, venu d'un pays où la sacralisation du trône défend à quiconque de s'affirmer républicain.
En présence d'Alain Juppé et d'une dizaine de membres du gouvernement, ainsi que, dans les tribunes, des présidents du Sénat, René Monory, et du Conseil économique et social, Jean Mattéoli, Hassan II a tracé une voie médiane entre l'indésirable «uniformité des institutions» et une «modernité hors d'atteinte» pour les pays en voie de développement. Il a, aussi, rendu un hommage appuyé à Philippe Séguin, à l'origine de son invitation au Palais-Bourbon, qu'il a présenté comme «un humaniste avéré à la sensibilité méditerranéenne».
Le présid