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Libération

Accord sur une nouvelle Constitution en Afrique du SudLe texte adopté à une large majorité, mercredi par le Parlement, est l'un des plus progressistes au monde.

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publié le 9 mai 1996 à 5h52

Johannesburg,

de notre correspondant «Ce matin, il fait bon être africain!», a lancé au Cap, devant les députés du Parlement sud-africain, le vice-président Thabo Mbeki, successeur désigné de Nelson Mandela. «Moi aussi, je suis un Africain!», lui a répondu Frédéric De Klerk, chef du Parti national et vice-président, sous un tonnerre d'applaudissements. L'émotion dans les rangs du Parlement était, en cette matinée historique qui a vu l'adoption à une large majorité de la nouvelle Constitution sud-africaine, à la hauteur de la tension qui a précédé.

Ce n'est que tard dans la nuit de mardi que les deux principaux adversaires, le très majoritaire Congrès national africain de Mandela et le Parti national de De Klerk, tombaient finalement d'accord. Jusque-là, leurs négociateurs n'avaient pas lâché un pouce de terrain, faisant craindre, en cas d'échec, un référendum qui aurait divisé racialement le pays entre Noirs et Blancs. L'objet de leurs divergences, trois principes fondamentaux, symbolisant l'essence de leurs partis politiques. Le droit à un enseignement unique en afrikaans, revendiqué par les électeurs du Parti national. Le droit pour les employeurs d'engager du personnel temporaire pour contrer les grèves. Et enfin, revendiqué par l'ANC, le droit pour le gouvernement d'exproprier des terres pour les redistribuer. L'ANC a finalement cédé sur les deux premiers chapitres, le Parti national lâchant du lest sur le troisième.

Forcément imparfaite, la nouvelle Constitution sud-afric