L'ère de la transition est terminée. Au lendemain de l'adoption de
la nouvelle Constitution sud-africaine, le vice-président Frederik De Klerk a annoncé hier le retrait de sa formation, le Parti national (NP, conservateur), du gouvernement de coalition formé par Nelson Mandela en mai 1994.
Les difficiles négociations qui ont précédé l'adoption, à une large majorité, du texte fondateur de la jeune démocratie sud-africaine ont semble-t-il accéléré la décision, attendue, de Frederik De Klerk de passer dans l'opposition. Le NP a certes voté la Constitution, mais une fraction du parti estime que, malgré les assurances du président Mandela, ce texte ne garantit pas un véritable partage du pouvoir entre Blancs et Noirs au-delà des élections générales de 1999.
Après en avoir été informé par téléphone par De Klerk, Nelson Mandela a confirmé le retrait du NP du gouvernement, soulignant qu'il aurait préféré que la coalition dure jusqu'en 1999. Tout en remerciant personnellement le vice président «pour sa contribution», le chef de l'Etat n'a pu s'empêcher de lancer une pique au NP, un «parti traditionnellement blanc», selon Man-dela, qui n'avait pas accepté le changement.
De son côté, Frederik De Kerk a clairement enterré l'époque où, au côté de Nelson Mandela, il avait oeuvré pour transformer le régime d'apartheid, instauré par son parti en 1948, en démocratie multiraciale. Il juge que le Congrès national africain (ANC), qui a obtenu 63% des suffrages aux élections de 1994, «pense qu'un go