Rome,
de notre correspondant Ils n'étaient pas là. Ni Krizia Mariuccia Mandelli pour l'état civil , ni Gianfranco Ferré, ni Giorgio Armani, ni le styliste Girolamo Etro, ni Santo et Donatella Versace ou les frères de Gianni. Aucun des grands noms de la mode italienne n'assistait, hier à Milan, à la première audience du procès qui les voit inculpés de corruption pour le versement supposé de consistants pots-de-vin à la police financière, la guardia di finanza. Le procès avait été fixé une première fois à septembre 1995, puis repoussé à janvier 1996, au moment où Milan était sous les feux de la rampe pour les nouvelles collections. Les créateurs en avaient eu des sueurs froides. Cette fois, on leur a conseillé de ne pas se montrer.
Ces grands noms de la mode italienne ont atterri sans doute par hasard dans le collimateur de la magistrature. En enquêtant sur Silvio Berlusconi et son groupe Fininvest, les procureurs du pool milanais «Mains propres» découvrirent un véritable réseau de corruption dans les rangs de la police financière. De simples policiers, des officiers et même un général sont accusés d'avoir touché des pots-de-vin pour fermer les yeux sur d'éventuelles irrégularités dans les comptes des sociétés. Quelques-uns d'entre eux se mirent à table. Les premiers noms sortirent, dont les fleurons de la mode qui auraient payé de 100 à 300 millions de lires (300.000 francs à 1 million de francs environ).
Les créateurs se serrent les coudes. Ils affirment avoir été victimes