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Libération

En Italie, la Ligue du Nord fait monter les enchères Bossi crée son «gouvernement» et parle de sécession.

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publié le 13 mai 1996 à 5h44

Rome, de notre correspondant Avec la proclamation symbolique d'un «gouvernement» pour l'Italie du Nord, Umberto Bossi, le chef de la Ligue du Nord, hausse les enchères pour contraindre la nouvelle majorité de centre-gauche de Romano Prodi à introduire d'urgence le fédéralisme dans le programme du prochain gouvernement italien. Giancarlo Pagliarini, chef du groupe des députés de la Ligue à Rome, a été élu chef de cet «exécutif» par l'assemblée des parlementaires de la formation réunis à Mantoue, déclarée capitale de la «Padania». Ce néologisme désigne les riches régions du nord de l'Italie situées autour de la vallée du Pô, du Piémont à la Vénétie en passant par la Lombardie et jusqu'à la Ligurie sur la côte nord-ouest et l'Emilie au nord-est. Bossi a aussi annoncé la création d'un comité de libération du Nord, avec son service d'ordre, les «milices vertes».

Confortées par le résultat électoral exceptionnel du 21 avril ­avec 30% des voix en Lombardie et dans le nord-est pour la Ligue­ ces régions du Nord commencent à rêver d'indépendance, en prenant le large grâce à l'Europe et en abandonnant à son destin le Sud sous-développé. Umberto Bossi avait proposé la semaine dernière une division de l'Italie à la façon tchécoslovaque tandis que, dimanche, il a «revendiqué le droit à la sécession et à la résistance qui est à la base de toute Constitution». Le chef du Mouvement fédéraliste a indiqué que cette revendication lui était encore «personnelle» et n'était pas celle du Parlement