Pékin, de notre correspondante Hong-kong a été secoué par un week-end de révolte dans les camps de réfugiés vietnamiens. Tout a commencé vendredi lorsque plusieurs dizaines de demandeurs d'asile vietnamiens du camp de Whitehead se sont mis à protester violemment contre une nouvelle vague de rapatriements forcés vers leur pays d'origine. Les réfugiés sont montés sur les toits des baraquements en tôle ondulée, agitant des bannières et réclamant leur «libération». Le soulèvement dans ce camp, qui contient encore 8.600 réfugiés, a rapidement tourné à l'émeute: 26 bâtiments ont été mis à sac et 53 véhicules incendiés; 119 boat-people sont parvenus à s'enfuir. Les deux tiers des fuyards ont été capturés dans les heures suivantes. La tension s'est prolongée jusqu'à la tombée du jour samedi, les réfugiés vietnamiens lançant des pierres sur les quelque 2.000 policiers qui tentaient de mater la révolte à grand renfort de gaz lacrymogènes.
La tension dans les camps de Vietnamiens s'est durcie ces derniers mois avec la mise en place d'une politique plus agressive de rapatriement forcé. Le Haut Commissariat pour les réfugiés est en effet déterminé à fermer tous les camps d'Asie du Sud-Est (30.000 boat-people au total) avant l'an 2000. La situation est particulièrement délicate dans la colonie britannique, qui compte le plus grand nombre de réfugiés (18.000), les autorités chinoises ayant exigé que le gouvernement de la colonie «règle le problème» avant la rétrocession de Hong-kong à la C