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Analyse

Le racolage d'Eltsine ne paie pas dans les sondagesLe président russe crédité de 16 à 20% d'intentions de vote.

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publié le 15 mai 1996 à 5h36

Moscou, de notre correspondant

Boris Eltsine n'aura pas ménagé sa peine. Menant campagne tambour battant, abusant de l'interminable théorie des commémorations de mai, transformant les cérémonies de la fête du travail, les célébrations de la Grande Guerre patriotique en autant de tribunes électorales, le chef de l'Etat espérait bien mettre à profit ces derniers quinze jours pour refaire son retard sur le candidat communiste Guennadi Ziouganov. Las! sans grand succès. A un mois du premier tour du scrutin pré-sidentiel, les sondages semblent figés dans un immobilisme de fort mauvais aloi pour le Kremlin. La dernière étude de l'Institut de sociologie parlemen-taire (ISP) ne crédite le Président que d'un petit 16 à 20% d'intentions de vote quand son principal adversaire pourrait bénéficier de 38 à 47% des suffrages.

Certes, dans leurs prédictions, la plupart des sondeurs placent habituellement Boris Eltsine en deuxième position, avec un bon cinquième des voix, quand Guennadi Ziouganov tourne plutôt autour du tiers de réponses favorables. Les meilleures estimations de la campagne ont même été rendues publiques dimanche soir, lors de l'émission télévisée Itogi, qui, pour la première fois, donnent au Président l'avantage sur le candidat communiste. Le sondage du VTsIOM crédite Boris Eltsine de 28% des suffrages contre 27% seulement à son concurrent quand Romir propose une fourchette de 29-25 en faveur du chef de l'Etat. Mais ces résultats miraculeux n'ont guère convaincu. Les enquête