Pékin,
de notre correspondante Plusieurs centaines d'étudiants ont amorcé vendredi soir des rassemblements dans la ville de Kwanju, le grand pôle économique de Corée du Sud, pour marquer le seizième anniversaire du massacre perpétré dans cette ville par le pouvoir militaire, qui a dirigé le pays jusqu'en 1992. Cette commémoration survient alors que le massacre de Kwanju, qui a été occulté pendant plus de quinze ans, est depuis six mois au coeur du débat intellectuel et devient un enjeu de politique intérieure.
Le 18 mai 1980, les forces armées entrent dans Kwanju pour briser le mouvement de protestation civil qui s'est développé dans la ville contre la dictature militaire. Quelques mois plus tôt, fin 1979, le général Chun Doo-hwan s'est emparé du pouvoir à la suite d'un coup d'Etat et a étendu le champ d'application de la loi martiale. Le bilan de la répression, qui a duré une semaine, s'élève officiellement à 240 morts et un millier de blessés, mais les associations de protection des droits de l'homme estiment ces statistiques très sous-évaluées. Jusqu'à la fin de l'année dernière, Kwanju est resté un sujet tabou, et au fil des années le massacre est devenu un véritable symbole. Dans la mémoire collective sud-coréenne, Kwanju marque le point de départ du processus de démocratisation du régime.
Depuis environ deux mois, une production cinématographique sud-coréenne, intitulée Un pétale, crée l'événement dans les salles de cinéma. Le film, réalisé par Gang Sun-woo, est inspiré