New York,
de notre correspondant Les journalistes de Newsweek venus jeudi après-midi au Pentagone pour interroger Jeremy Boorda, le chef d'état-major de la marine américaine, au sujet de médailles qu'il arborait mais n'aurait, peut-être, pas le droit de porter, ne sauront jamais précisément ce que l'amiral avait à leur répondre. Quelques minutes plus tôt, un coup de feu avait retenti dans les quartiers privés de l'amiral: celui-ci venait de se suicider en se tirant une balle dans le coeur.
Les responsables de l'hebdomadaire, dans un commmuniqué, précisent vendredi que, malgré des mois d'enquête menés par un de leurs consultants sur les questions militaires, ils n'étaient parvenus à aucune conclusion définitive sur la question des décorations controversées: le port de la lettre «v» sur deux décorations liées à son service au Viêt-nam. La lettre «v» (pour valeur) signifie en effet que les décorations ont été acquises au prix d'une exposition personnelle au feu et démontrent l'existence d'un risque personnel, ce qui n'aurait, semble-t-il, pas été le cas pour Boorda.
De fait, après avoir arboré ces insignes pendant une vingtaine d'années, l'amiral Boorda avait cessé de les porter depuis un an environ, après une enquête menée par un organisme privé de recherche sur les questions militaires, le National Security News Service. Ce même organisme qui travaillait avec Newsweek et la chaîne de télévision ABC sur cette même question aurait obtenu des documents du Pentagone tendant à prouve