Comme au meilleur temps de la guerre froide, Londres a annoncé hier
l'expulsion de quatre fonctionnaires de l'ambassade de Russie en Grande-Bretagne après que Moscou eut demandé à quatre diplomates britanniques, accusés d'espionnage, de quitter la Russie. Ainsi se termine sur un mode mineur l'affaire d'espionnage la plus spectaculaire depuis la chute du communisme. Les deux parties ont convenu de ne pas rendre publiques les identités des espions allégués, et leur départ devrait se faire discrètement afin de ne pas envenimer les relations entre les deux pays, à quelques semaines de l'élection présidentielle russe.
Le 6 mai dernier, les services secrets russes, le FSB (ex-KGB), avaient très publiquement annoncé avoir pris la main dans le sac un espion russe travaillant pour la Grande-Bretagne et affirmaient vouloir expulser neuf diplomates britanniques. Sans démentir explicitement qu'il y ait eu espionnage, Londres avait depuis oeuvré pour calmer le jeu, menaçant les Russes de représailles majeures s'ils passaient aux actes. Diplomates russes et britanniques avaient alors négocié tant sur le nombre que sur la forme des expulsions afin d'éviter un scandale dont personne ne voulait. La Grande-Bretagne se disait hier satisfaite du compromis qui évite une confrontation majeure entre les deux pays, comme en 1989 lorsque Londres et Moscou avaient chacun expulsé onze supposés espions, en grande fanfare.
Le Foreign Office aura ainsi sauvé la tête de cinq des siens, avec l'appui discret d