Rome, de notre correspondant
Emus, les ministres du nouveau gouvernement de centre gauche italien dirigé par Romano Prodi ont prêté serment samedi et posé pour la traditionnelle photo de famille. Antonio Di Pietro, l'ex-magistrat nommé ministre des Travaux publics, n'a pas pu s'empêcher de claquer des talons. L'air grave, le vice-président du Conseil a assuré que ce gouvernement «formé en dix-huit heures durera cinq ans».
Les premières réactions confortent le nouveau chef de l'exécutif. La lire s'est renforcée sur les marchés, notamment par rapport au mark allemand. Les investisseurs font confiance à l'ancien gouverneur de la banque d'Italie, Carlo Azeglio Ciampi, qui a pris la tête des ministères du Trésor et du Budget, en devenant super ministre de l'Economie. Cesare Romiti, président de Fiat, parle ainsi de «ministres excellents».
Le centre droit, défait aux élections du 21 avril, est partagé. Silvio Berlusconi redoute le rôle «hégémonique» des anciens communistes du PDS, mais promet une opposition responsable s'il n'est pas «persécuté». Son ancien conseiller politique, Giuliano Ferrara, reconnaît que la nouvelle équipe a agi «avec rapidité et avec style». «Si nous avions su faire de même à l'époque...», regrette l'ancien ministre en évoquant les longues palabres qui avaient accompagné, en 1994, la naissance du gouvernement Berlusconi. Le président sortant du Sénat, pourtant proche du «Cavaliere», parle «de gouvernement de haut profil» qui saura «conduire l'Italie en Europe