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Libération

Le président taïwanais tend la main à Pékin. Lee Teng-Hui est prêt à rencontrer les dirigeants communistes pour assurer la paix.

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publié le 21 mai 1996 à 5h19

Pékin, de notre correspondante

A l'occasion de son discours d'investiture, le président taïwanais Lee Teng-Hui a proposé hier, sur un ton plutôt conciliant, de se rendre en Chine pour apaiser les tensions qui se sont développées ces derniers mois entre l'île et le continent. Dans la soirée, Pékin n'avait toutefois pas encore donné de réponse.

Devant quelque 15.000 spectateurs, dont 300 dignitaires étrangers, le Président a appelé les deux parties à «mettre fin à leur état d'hostilité». Lee Teng-Hui, 73 ans, a remporté l'élection présidentielle du 23 mars au grand dam de Pékin, qui considère Taiwan comme une «province rebelle» depuis que les nationalistes chinois se sont installés sur l'île en 1949 après avoir perdu la guerre civile contre les communistes. Depuis l'année dernière, le régime chinois réclame la réunification de l'île au continent en brandissant la menace militaire. Pékin a particulièrement mal vécu cette élection présidentielle, la première effectuée au scrutin direct, qui a permis à Taiwan de démontrer qu'une évolution démocratique était possible dans un pays de culture chinoise.

Le régime communiste reproche également à Lee Teng-Hui de promouvoir l'indépendance de l'île, par le biais d'une «diplomatie pragmatique», consistant à multiplier les voyages à l'étranger. Le voyage de Lee Teng-Hui aux Etats-Unis, en juin dernier, a fait déborder la coupe. La Chine a procédé à deux exercices de tirs de missiles au large de Taiwan l'été dernier et tout au long du mois de