Menu
Libération

Pékin alourdit son joug sur le TibetPour la première fois depuis quinze ans, c'est la liberté de culte qui est visée.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 mai 1996 à 5h21

Pékin,

de notre correspondante Les autorités chinoises ont annoncé l'intensification de la répression au Tibet à l'encontre des «indépendantistes» et des «Tibétains loyaux au dalaï-lama», le chef spirituel du bouddhisme tibétain en exil. Ce nouveau mot d'ordre, publié dans un organe officiel, le Quotidien du Tibet, intervient alors que les heurts se sont multipliés ces dernières semaines entre Tibétains et Chinois. Pékin a confirmé hier la fermeture d'un des plus grands monastères du Tibet, celui de Ganden, situé près de Lhassa, dans le cadre de la plus importante campagne antidalaï-lama engagée au Tibet depuis une quinzaine d'années. Les mesures adoptées ces derniers jours font redouter à nombre d'observateurs une radicalisation de la répression. Un rapport de l'association américaine International Campaign for Tibet, publié le mois dernier, le confirme, soulignant que les 610 prisonniers politiques du Tibet, dont plus de la moitié sont des moines et des nonnes, «sont torturés d'une manière routinière», subissant «des chocs électriques, des périodes de suspension par les extrémités, des attaques de chiens, des viols et sévices sexuels».

Les photographies du dalaï-lama, qui vit en exil dans le nord de l'Inde depuis 1959, étaient tolérées par les autorités chinoises comme objet de culte depuis l'ouverture de 1979. Mais le 5 avril, le Quotidien du Tibet, principal journal du Parti communiste publié en chinois, a annoncé une nouvelle réglementation, interdisant ces photographies.