En Centrafrique, sa «plaque tournante» au coeur du continent, l'armée
française est souvent allée trop loin, par rapport à la souveraineté du pays hôte, mais jamais jusqu'au bout d'une logique politique. Après diverses opérations militaires qui, dans le passé, ont servi à remplacer des «amis de la France» devenus encombrants, au premier chef desquels l'empereur Bokassa, déposé en 1979, l'armée française a de facto organisé l'élection présidentielle de 1993. Etait alors élu, lors de ce premier scrutin incontestablement démocratique depuis l'indépendance de l'ex-colonie, Ange Félix Patassé, l'homme politique centrafricain longtemps le plus violemment opposé à la présence notamment militaire de la France. Depuis cinq jours et pour la seconde fois en autant de mois, les soldats français stationnés à Bangui défendent son régime l'arme à la main.
Forces «prépositionnées». Même officiellement, la protection et la mise en sécurité des quelque 1.800 expatriés français vivant à Bangui n'est plus le seul objectif du déploiement des forces «prépositionnées» en Centrafrique, environ 1.400 hommes depuis l'arrivée des renforts dépêchés depuis le Gabon et le Tchad voisin. En précisant que ses soldats s'occupaient «en priorité» de l'extraction des quartiers et du regroupement en lieux sûrs des compatriotes et ressortissants étrangers, Paris a admis ce qui était devenu impossible à nier: que ses troupes ont pris le contrôle non seulement de l'aéroport et de certains axes de Bangui mais qu'e