La France s'est engagée hier dans des actions de combats en
Centrafrique. Après l'échec des négociations entre le pouvoir en place et les porte-parole de l'armée entrée en rébellion, hier en début d'après-midi, des militaires français ont été envoyés à la radio nationale, jusqu'alors tenue par la Garde présidentielle, au palais présidentiel situé à proximité sur le bord du fleuve Oubangui, ainsi qu'à la résidence privée du chef de l'Etat Ange Félix Patassé, en centre-ville. «Ils interviennent dans le cadre d'une défense légitime élargie», a-t-on indiqué au ministère de la Défense à Paris où l'on affirme vouloir «éviter le pire que serait une prise de pouvoir par des sergents et adjudants». Deux soldats français ont été blessés au cours de ces interventions. Sur place à Bangui, environ 200 légionnaires français fortement armés se sont rendus hier après-midi à la radio nationale alors que deux Mirage F1, ayant décollé de l'aéroport de Bangui, situé à une dizaine de kilomètres, ont effectué plusieurs passages en piqué au-dessus du camp Kassaï, le sanctuaire des mutins qui, depuis cet endroit, pilonnaient la radio au mortier de 80 mm. Des hélicoptères français de type Puma ont également survolé Bangui. Selon une source militaire, il s'agissait de «passages d'intimidation» qui «pourraient être suivis de passages à tirs réels».
Selon le ministre de la Coopération, Jacques Godfrain, l'armée française est engagée dans une opération de «réduction des mutins» mais, a-t-il déclaré à l'AF