Bangui, envoyé spécial
Sous un soleil de plomb, ils sont là depuis cinq jours, sans relève, directement arrivés de Carcassonne pour, juchés sur un véhicule blindé, monter la garde aux abords de la résidence d'Ange-Félix Patassé. Ils sont du troisième RPIMA et ils commencent à être rongés par l'ennui. La capitale centrafricaine est relativement calme: c'est le temps des négociations. Elles sont menées par le général français Bernard Thorette, qui, depuis avant-hier, fait la navette entre le chef de l'Etat centrafricain et les soldats mutinés. «Des fois, on le voit passer», lâche l'un des militaires en faction, avant de rappeler un événement plus stimulant pour lui. Mercredi, des mutins à bord d'un véhicule d'avant blindé (VAB) et un pick-up ont attaqué la résidence présidentielle, où, depuis le début de la crise, se trouve Ange-Félix Patassé. «On les a allumés aux missiles Milan, vous pouvez allez voir ce qui en reste, si vous voulez»...
Gouvernement d'ouverture. A Bangui, capitale pillée d'un Etat fantôme, la France fait à nouveau tout: elle mate une rébellion armée, négocie avec les mutins les conditions de leur reddition et, en même temps, inspire au Président sauvé par ses soins la mise en place d'un «gouvernement de très large ouverture», annoncée vendredi par le régime centrafricain. Alors que les membres de l'état-major local, tous les officiers centrafricains au-dessus du grade d'adjudant, se terrent chez eux et que, également depuis leurs maisons, la plupart des minist