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Libération

Reddition des soldats mutins à Bangui. Sous la pression de Paris, le président centrafricain leur a promis l'impunité.

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publié le 27 mai 1996 à 5h06

Bangui,envoyé spécial

La France a tordu le bras au président centrafricain. Hier après-midi, entérinant un «arrangement technique» négocié entre le général français Bernard Thorette et ceux que, la veille, il avait encore traités de «rebelles», Ange-Félix Patassé a promis l'impunité aux «enfants égarés» de son armée qui, depuis une semaine, ont tué un nombre inconnu de civils et mis à sac la capitale. «La réconciliation nationale est à ce prix», a déclaré le chef de l'État sur Radio Notre-Dame, la chaîne catholique, seule à encore émettre. En échange de l'amnistie, les mutins ont pris l'engagement de se laisser confiner par l'armée française dans deux camps militaires. Ils ont également libéré leurs otages, dont le président de l'Assemblée, un haut magistrat, le chef d'état-major de l'armée et le porte-parole du gouvernement.

«Vous ne passez pas! Si vous avancez, je mitraille!» Hier matin, au PK12, à la sortie septentrionale de Bangui, la sentinelle aux abords du régiment de la défense opérationnelle du territoire (RDOT) était encore très méfiante. La veille, en s'approchant de ce camp de mutins, un véhicule de la Croix-Rouge centrafricaine avait même essuyé trois balles, obligeant l'organisation humanitaire à «suspendre» ses opérations. Au terme de «l'arrangement technique susceptible de maintenir la paix et de rétablir l'ordre», selon l'intitulé du document signé hier par le président centrafricain, les rebelles du PK 12 et ceux du camp Kassaï, à la périphérie est de la cap