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Libération

La paix tchétchène signée à MoscouUn cessez-le-feu a été paraphé hier au Kremlin. Un cadeau électoral pour Eltsine.

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publié le 28 mai 1996 à 5h03

Moscou,

de notre correspondant Les indépendantistes tchétchènes auront offert à Boris Eltsine un cadeau inestimable. Un cessez-le-feu paraphé en grande pompe au Kremlin, hier, par le chef de la rébellion Zelimkhan Iandarbiev et prenant effet le 1er juin, à moins de quinze jours du premier tour du scrutin présidentiel. Cerise sur ce somptueux gâteau, le texte de l'accord prévoit un échange de prisonniers dans les deux semaines. Un succès dont ne rêvait plus le chef de l'Etat en laborieuse campagne pour un second mandat. «C'est un jour historique. Nous avons résolu la question essentielle de la paix en Tchétchénie», a-t-il clamé, semblant occulter le fait qu'une trêve désormais oubliée avait été signée dans les mêmes termes il y a un an, à Grozny, sans pour autant mettre fin à la guerre. Plus réservé, le dirigeant tchétchène s'est contenté de demander à son interlocuteur s'il pensait être obéi par son armée.

Mais pour Eltsine, à chaque jour suffit sa peine. Et il est vrai qu'il aura au moins réussi à surprendre son monde. Après 17 mois de combats sans merci pour ramener les sécessionnistes tchétchènes dans le giron de la Russie, la venue à Moscou de Zelimkhan Iandarbiev, sanglé dans un treillis, coiffé de sa toque en Astrakhan, n'a rien d'une petite affaire. Car c'est tout de même le président du gouvernement de Tchétchénie-Itchkéria, presque un homologue et non un adversaire vaincu, que rencontre le chef de l'Etat russe. Une concession de taille à ces rebelles traités, il y