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La précarité des populations de l'ex-Union soviétique. A Genève, les Etats de l'ex-URSS et quarante pays se penchent sur le problème des déplacés et des minorités.

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publié le 30 mai 1996 à 5h00

Genève, de notre correspondant

Neuf millions de ressortissants de l'ex-URSS ont été contraints à des déplacements forcés ces quatre dernières années. Soixante millions se retrouvent, du fait de l'indépendance des nouvelles républiques, en situation de minorités dont les droits sont loin d'être garantis. Devant l'importance de ces mouvements de population et le spectre de nouveaux conflits qui jetteraient des millions de personnes sur les routes de l'exil, la communauté internationale tente de désamorcer les sources de tension. Aujourd'hui et demain, les représentants des Etats de l'ex-URSS ainsi que d'une quarantaine de pays se réunissent à Genève afin d'adopter un programme d'action qui visent à prévenir de nouveaux mouvements de population.

«Nous devons tout entreprendre pour que l'ex-URSS ne devienne pas le théâtre d'une nouvelle tragédie comme la Bosnie», explique Sergio Viera de Mello, du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). La liste des problèmes est interminable: le vide juridique qui précarise le statut des minorités dans les nouvelles républiques, les peuples déportés par Staline - Allemands de la Volga, Ingouches, Tatars de Crimée, Meskhètes, Tchétchènes, - qui exigent la restitution de leurs terres, les désastres écologiques comme celui de Tchernobyl ou de la mer d'Aral qui ont créé les premiers «réfugiés écologiques» (plus de 600.000), la tourmente qui secoue l'Asie centrale prise entre le Tadjikistan ravagé par une guerre civile et les conflits ethniques en Ouzbé