Menu
Libération

Ajournement des négociations en Tchétchénie

Article réservé aux abonnés
publié le 3 juin 1996 à 7h26

Moscou, de notre correspondant

Sombres présages pour l'avenir de la paix en Tchétchénie. Les pourparlers qui devaient reprendre samedi entre représentants du gouvernement russe et émissaires rebelles ont été ajournés. «Complications techniques», bafouille Sergueï Sliptchenko, porte-parole de la délégation moscovite. «Provocations», rétorque Movladi Oudougov, voix des indépendantistes. Le fait est que les troupes fédérales auraient voulu torpiller l'ébauche de processus politique, engagé la semaine passée au Kremlin par Boris Eltsine et le chef sécessionniste Zelimkhan Iandarbiev, qu'elles ne s'y seraient pas prises autrement. Vendredi, à quelques heures de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu prévu comme précondition aux négociations, de lourdes colonnes de blindés encerclaient la ville de Chali, exigeant le désarmement de la résistance. Et le siège n'a pas été desserré du week-end.

Au mépris de tous les engagements, les soldats russes ont procédé à «des vérifications d'identité» plus que musclées, arrêtant plusieurs «suspects» pour les conduire vers leurs «camps de filtration» à sinistre réputation et dont Moscou avait promis la fermeture dans la cadre des échanges de prisonniers inscrits dans les accords du Kremlin. L'accès à Chali, ville de 30.000 habitants, reste totalement interdit, même aux diplomates de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), pourtant chargés de surveiller l'application des accords de paix.

Ce blocus serait une mesure de repr