Istanbul,
de notre correspondant Forts de leur nouveau triomphe aux élections municipales partielles de dimanche, les islamistes turcs du Refah (Parti de la prospérité) espèrent bien mettre en minorité le gouvernement de Mesut Yilmaz, déjà fortement affaibli par les dissensions au sein de la coalition de centre droit. Le Parlement turc se prononcera samedi sur une motion de censure gouvernementale qui a toutes les chances d'être adoptée.
«La poussée islamiste est la poussée du peuple», a clamé Necmettin Erbakan, le leader du Refah. Son parti, avec 34% des voix, a en effet obtenu dimanche des résultats sans précédent. Le Refah était devenu la première force politique du pays aux législatives de décembre dernier avec 21,5% des voix. Le scrutin de dimanche ne concernait que 2% de l'électorat, mais l'ensemble des forces politiques estimaient qu'il avait valeur de test au niveau national. Le Parti de la mère patrie (Anap, droite) de Mesut Yilmaz arrive en deuxième position avec 21% des suffrages, mais son allié, le Parti de la juste voie (DYP, droite), de l'ex-Premier ministre Tansu Ciller, subit un sérieux revers avec seulement 12%.
Les récentes accusations de corruption à l'encontre de Tansu Ciller expliquent vraisemblablement la chute spectaculaire de son parti. Le Parlement a en effet décidé, le mois dernier, d'ouvrir une enquête sur l'ex-Premier ministre pour des irrégularités commises lors de la privatisation de deux entreprises publiques. Au sein du DYP, un nombre croissant d