Pékin, de notre correspondante
Depuis la fin avril, les contrôles d'identité nocturnes ont repris d'une manière systématique sur les grands axes de Pékin. Au-delà de 23 h, cyclistes et automobilistes sont interceptés par des patrouilles de police qui examinent les papiers, fouillent les coffres et parfois les passagers. Ces pratiques, qui rappellent la répression après l'écrasement du mouvement démocratique de Tian Anmen, en juin 1989, répondent à une nouvelle «campagne» engagée par les autorités chinoises dans toutes les provinces. L'opération «Yanda» (qui signifie «battre fermement») prévue jusqu'en septembre a pour objectif de «limiter la criminalité et les contradictions du peuple».
«Repentir avancé.»Les autorités chinoises n'ont pas lésiné sur les moyens. Depuis le lancement de «Yanda» le 28 avril, plus de 250 Chinois ont été exécutés et des dizaines de milliers arrêtés. Vendredi, 96 prisonniers ont été montrés en parade à Shenzhen avant de recevoir leur sentence. Un quart d'entre eux ont été condamnés à mort et exécutés dans la foulée. Plus une journée ne s'écoule sans qu'un journal télévisé ou un quotidien ne fasse état d'arrestations en masse. Le 7 mai, la télévision centrale a pour la première fois depuis une dizaine d'années présenté des criminels dans des situations de «repentir avancé»: tête rasée, vêtus du costume rayé des bagnards, pieds et mains menottés, le buste courbé en avant... Le même jour, le quotidien de Canton révélait qu'en dix jours, 8.750 criminels a