Le Président centrafricain Ange-Félix Patassé subit le diktat de
Paris. Difficilement sauvé d'une seconde mutinerie, il s'est rendu compte qu'il n'avait qu'un seul ami «la France de Jacques Chirac» et trois «fils du pays» qui lui disaient «vraiment la vérité»: l'archevêque de Bangui, Mgr Ndayen, le président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme, Nicolas Tiangaye, et son ambassadeur à Paris, Jean-Paul Ngoupandé. Ce dernier a été nommé hier Premier ministre du «gouvernement d'union nationale» qui doit être mis en place pour le sauvetage du pays. Homme de rigueur, très apprécié à Paris, Jean-Paul Ngoupandé reprend ainsi, de facto, les rênes du pouvoir des mains du Président «démocratiquement élu». Tel est le voeu de la France, amie certes, mais amie désormais difficile pour Ange-Félix Patassé...
«Le calcul est facile: si la Centrafrique n'est pas parvenue à payer ses soldats et fonctionnaires, qui coûtent environ 15 millions de francs par mois, c'est que la moitié des recettes fiscales et douanières quelque 17 millions de francs par mois se sont évaporés.» Le constat est d'un responsable français qui poursuit: «Pour faire redémarrer le pays, il faudra mettre, d'ici à la fin de l'année, 150 millions de francs. D'abord, la France ne le fera pas seule, et ensuite, l'argent ne viendra qu'à condition que quelqu'un gouverne à Bangui qui sache gérer.» Aux yeux de Paris, cet homme rare, intègre et compétent, est Jean-Paul Ngoupandé, docteur d'Etat ès-philosophie a